Le Café Rohan |
On rendra acte à Thierry Constantin d'avoir donné des habits neufs à ce café historique de la place Pey-Berland, à Bordeaux, tout en gardant son caractère bistro. Les époques changent, le public d'aujourd'hui est moins comptoir et apéro que l'étaient les potes de Richard De La Cruz et les fans de Marine, les deux fortes personnalités qui firent l'embellie du Rohan. Thierry Constantin, qui n'était pas seul à convoiter l'emplacement, un des meilleurs de la ville, l'a obtenu au finish. Professionnel aguerri, il est passé par l'Acropole, le Café de l'Intendance (désormais O'Poivrier), le Pampelune (l'ancien pub de Vincent Moscato), l'ex-Lolapallooza, quai de Paludate, le Café des Sports et le Bar de la Victoire, place de la Victoire. De l'élu au touriste Il a fait du Rohan une adresse contemporaine, clean, efficace et chaleureuse. La cohérence est totale entre l'immeuble, ravalé, et la rénovation du lieu, l'intérieur, le bar, la terrasse, le mobilier. Le midi, la mairie est le principal client. Élus, chefs de service et secrétaires y défilent. Les touristes n'arrivent qu'en second. Le patrimoine n'y est pas étranger : le Palais Rohan et la cathédrale, ainsi que la transformation piétonnière de la place. Le succès, cependant, ne se résume pas qu'à l'emplacement. Il vient de la continuité du service, l'ouverture 7 jours sur 7 midi et soir, même le jour de Noël et le premier de l'an. Sans oublier les propositions, une cuisine de bistro correcte où l'on se nourrit de tout et de rien, œufs mayo à 5,50, entrecôte à 14 euros ; un accueil véritable, le client est salué et considéré de son arrivée à son départ. Thierry Constantin ne s'est pas trompé en prenant Jean-Michel Kinder comme second. Ce gentleman bordelais, à l'aise avec tout le monde, donne le ton. Lui aussi connaît le métier sur le bout des doigts, il est passé à Bordeaux par le Café Pop, la Petite Gironde, le café des Quatre Sœurs qu'il créa, et la brasserie du Cap à Mérignac. L'organisation du travail quand la terrasse affiche complet - 120 places - il sait et assure. L'assiette est variée. On mentionnera les belles salades (de 12 à 14 euros), la bavette (13 euros), le dos de cabillaud à l'aïoli (15 euros), le foie gras mi-cuit (12 euros), le boudin aux pommes purée maison (13 euros), les filets de hareng pommes tièdes à l'huile (7 euros). Vin au verre (de 3 à 6 euros), plat du jour à 9,50 ?. La carte des vins, courte, va s'étoffer. Les prix sont sages. Le Rohan, 1, place Pey-Berland, à Bordeaux. Tél. 05 56 44 46 06. Auteur : Jacques Ballarin |
Sud Ouest Mardi, la clope au comptoir, c'est fini. Et tous ces cendriers, que vont en faire les cafetiers ? Ils semblent plutôt enclins à les céder avec le sourire Un jour, on se réveille et on s'écrie : « Tiens, si je devenais téphraphile ? J'en ai un peu marre d'être buticulamicrophile, et ça changerait un peu_ » On collectionnait fébrilement les mignonnettes d'alcool, et puis voilà, on se pique de cendriers. Et pour démarrer, quoi de mieux que l'année 2008, quand fumer dans les bars devient interdit et que seules les terrasses sont nanties du précieux ustensile accueillant les non moins ravissantes cendres de cibiches. Bakélite. « Que voulez-vous que j'en fasse ? Je vais les jeter, tiens ! » Le patron du café Rohan, place Pey-Berland, rigole. « La moitié de mon stock dégage, logique. Prenez-en un, bien sûr. » Sympa. On file avec de la bakélite sobre et joliment logotée. Le voisin de l'Orchidée noire aborde cette nouvelle phase avec la banane et vous donne un cendrier tranquille. « Nous fermons pour deux mois de travaux », explique-t-il. « En mars, les habitudes seront prises. » On espère pour lui et hop, deuxième cendar en poche. Chez Charli et Julie, le café-tabac à l'angle des rues Montbazon et des Remparts, on a visiblement le même fournisseur qu'au café Rohan, Mais le dessin est différent, le modèle un peu plus petit. Ça fera super sur l'étagère déjà pleine. Même raisonnement pour Julie, derrière le comptoir : « Même avec la terrasse d'été, il y en aura trop, alors allez-y, bien sûr ! » Et d'aller jusqu'à nettoyer le cendrier avant de l'offrir. Que demande le peuple de la nicotine ?
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Sud Ouest RESTAURATION. Pour répondre à l'afflux de touristes non francophones, certaines enseignes embauchent des serveurs étrangers durant les deux mois d'été L'un, Fergal, est irlandais. Son acolyte, Juan, vient de Malaga, dans le sud de l'Espagne. Plateau à la main, ces deux étudiants étrangers prennent les commandes sur la terrasse du Rohan, une brasserie de la place Pey-Berland. Ils discutent avec les clients dans un français bien coulé qui ferait presque oublier leurs origines. « J'ai eu un peu de problèmes au début, car les gens demandent rapidement. Surtout pour faire la différence entre déca et Ricard ! » sourit Juan, qui travaille depuis début juin. Après quelques jours d'adaptation, les deux saisonniers ont très vite donné satisfaction. « Très bien », résume Thierry Constantin, propriétaire du Rohan. « En plus, les gens aiment bien leurs accents. Ils plaisent. » La langue déterminante. L'arrivée de cette légion étrangère est une nouveauté à Bordeaux. Peu de brasseries ou restaurants emploient, pour l'instant, des serveurs venus d'ailleurs (voir encadré) pour la saison estivale. « Pourtant, c'est indispensable », estime Thierry Constantin. « L'été, 80 % de notre clientèle est composée de touristes. » Le Rohan a reçu une dizaine de CV avant l'été, vu plusieurs étudiants étrangers faire du porte à porte. Mais deux critères se révélaient déterminants : la langue et l'expérience. « Les Anglo-Saxons et les Espagnols, qui ne font pas d'efforts pour parler français, sont les plus nombreux à Bordeaux l'été », juge Thierry Constantin. Côté expérience, Fergal a déjà travaillé dans un bar à Paris. « C'est une autre façon de servir ici », confie l'étudiant irlandais. « En France, on ne commande pas seulement des pintes, il faut servir des repas. » Juan, qui prépare son Capes d'espagnol, travaillait, il y a deux ans, dans un bar de Lacanau. « Le choix a été vite fait. Ces deux-là convenaient très bien », explique le patron. Unesco et Mondial de rugby. Ces prochains mois, d'autres brasseries pourraient suivre avec le classement de Bordeaux à l'Unesco et le Mondial de rugby. Au Rohan, Juan est désormais en extra alors que Fergal n'a débuté qu'en août. Comme il reste à Bordeaux pour son année d'Erasmus à l'Institut d'études poliques, ce Dublinois, aussi à l'aise avec un plateau qu'un ballon ovale dans les mains, va travailler pendant la Coupe du monde de rugby. « On l'a pris dans cette optique », affirme Thierry Constantin, en rappelant que 25 000 Irlandais sont attendus pour les deux matchs du XV du Trèfle en septembre prochain. Et puis, il y a l'effet Unesco. Avec le classement d'une partie de la ville au Patrimoine mondial, l'origine de touristes encore plus nombreux risque de se diversifier. Alors, Thierry Constantin a déjà sa petite idée. « Avec l'anglais et l'espagnol, on maîtrise pas mal de monde. Maintenant, je vais cibler encore plus sur la langue. » Et le patron de donner une piste : « Ah oui ! l'allemand ! »
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Sud Ouest Banquettes chocolat, murs crème et grandes glaces : comme prévu, le Café Rohan, place Pey-Berland, a rouvert ses portes jeudi après un relooking pour cause de changement de propriétaires. La surprise est garantie pour les habitués : avec un bar en inox, un miroir derrière le comptoir et la suppression du dessus de bar, le café a changé. Mais la carte et l'équipe sont restées identiques. A tester. |
Sud Ouest PEY-BERLAND. Thierry Constantin, le nouveau patron, rouvrira le café relooké d'ici une semaine Depuis lundi, la place Pey-Berland ne possède plus que deux terrasses : celles du Café Français et de l'Orchidée Noire. Le Café Rohan est quant à lui en plein relooking pour cause de changement de propriétaire. Entre deux transports de banquettes, le nouveau patron, Thierry Constantin, se confie. « Cela fait longtemps que j'étais intéressé par cette brasserie. La place est vraiment superbe, et je pense pouvoir rouvrir d'ici à jeudi prochain. » Changer d'air. Motivé et confiant, Thierry Constantin est bien connu dans le milieu des bars bordelais. Avant d'acheter le Rohan à Jean-Charles et Valérie Dugeny, il a vendu en décembre le Café des Sports, place de la Victoire, et le Bar de la Victoire (lire par ailleurs). « J'avais envie de changer d'environnement, explique-t-il. Même si j'aime beaucoup le monde de la nuit, le Café Rohan correspond mieux à la vie que j'ai envie de mener en ce moment. » A 44 ans, Thierry Constantin a auparavant multiplié les expériences dans les bars bordelais. En 1995, il était propriétaire du bar Le Pampelune, cours de la Somme. Il a aussi dirigé une boîte de nuit sur les quais, la Lolapalooza, et tenu pendant cinq ans le Café de l'Intendance. « Avec le Café Rohan, ce sera une autre façon de travailler », note-t-il. Coupes de glaces. Pour cette « nouvelle aventure », ce Bordelais d'origine mise en partie sur la continuité. Il va garder la même équipe, de quatre personnes, rejointe par lui et sa compagne Marine. La carte devrait évoluer au fil des mois, mais restera dans le même esprit. Côté décors, le mobilier sera désormais dans des tons chocolat et beige. « Je veux que ce soit chic et populaire », précise Thierry Constantin. « Comme un vrai café-brasserie traditionnel. » Principale nouveauté : le café sera ouvert sept jours sur sept, et fera brasserie le soir également. Pour l'été, le patron prévoit déjà de faire des coupes de glaces. Et ne cache pas l'espoir de servir un jour le maire Alain Juppé, le temps d'un café au soleil. Le nouveau propriétaire Thierry Constantin et sa compagne Marine feront aussi brasserie le soir |
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